Le Havre: Le droit de grève fragile comme du verre
Depuis que le mouvement ouvrier existe, il ya eu des tentatives patronales pour remettre en cause le droit de grève. Sans remonter à Germinal ou au 19 ème siècle (on y reviendra un de ces jours), pendant la guerre de 1939/1945; alors que certains collaborateurs vichyssois, en grande partie patronaux s'enrichissaient avec l'aide de l'armée allemande occupante,d'autres, parmi lesquels des militants syndicaux dès 1940, puis des gaullistes, des communistes, à partir de 1943, des socialistes, se sont battus pour préserver la liberté, voire furent arrétés, déportés ou éxécutés. Le Havre fut rasé à 90% à la libération du pays, et porte encore les stigmates de cette période. De nombreuses rues portent le nom de ces résistants.
La dernière période a vu de nouveau des patrons havrais ne pas supporter cette liberté du droit de grève.
Ainsi, 7 semaines après la fin d'un conflit avec occupation pour la défense de leurs salaires et de leur pouvoir d'achat, 7 militants syndicaux des verreries Tourres, vieille entreprise havraise de fabrication de bouteillles en verre, sont sous la menace de licenciement pour faute lourde.
C'est insupportable, pour eux (1 d'entr'eux à d'ailleurs tenter de se suicider) et pour nous!
Hier avait lieu un rassemblement à l'occasion du jugement aux prud'hommes en départage.
Quelques dizaines de manifestants se sont retrouvés devant la porte du conseil, puis pour certains d'entr'eux dans la salle d'audience, appuyant l'appel de 74 personnalités , militants syndicaux, associatifs, politiques, juristes, artistes, historiens, intellectuels qui se sont rassemblés contre la remise en cause de ce droit constitutionnel.
J'en étais, et je suis fier de dire avec eux que le droit est fragile comme du verre et de ne peut s'arrèter devant les portes de l'entreprise Tourres.
Résultat du jugement le 29 février.
Les salariés de Tourres, menacés de licencements pour faute lourde avec leurs défenseurs.